chap. 3: L'oracle du Chaman
Chapître 2: L'ORACLE DU CHAMAN
Lylie semblait ailleurs, distraite, constamment emportée par le vent qui faisait furieusement danser ses cheveux. Le village tout entier la regardait de loin, intrigué et fasciné par son arrivée. Pourtant, si seulement ils savaient qu’ils n’avaient absolument rien à lui envier… Jamais ils ne connaîtraient la moitié de la souffrance que lui imposait son destin. Eux, quoiqu’elle devina que leur vie ne devait pas être des plus faciles non plus par ces temps-là, ils n’avaient qu’à vivre. Elle, elle devait se battre toute sa vie; se battre contre Shark, contre son identité, contre son propre destin.
Pendant que ses pensées vagabondaient ainsi au gré du vent, Drakos marchait à ses côtés. Aucun mot n’était échangé entre eux, mais il la devinait; il sentait que derrière son regard impassible flottaient des images qu’elle seule pouvait voir. Il savait aussi, malgré le fait qu’il ne la connaissait qu’à peine, que ces images ne devaient pas être belles à voir. Par contre, s’il aurait pu, il aurait volontiers pris la place du vieux Chaman pour pouvoir visionner la souffrance qui osait dormir derrière les beaux yeux de l’adolescente, mais il ne contrôlait pas assez bien cette technique pour en faire usage. Sans expérience, cette technique de magie s’avère difficile à maîtriser, et s’infiltrer dans l’esprit de quelqu’un est une tâche si délicate que la moindre fausse manœuvre peut entraîner des dommages irréparables et tout simplement impardonnables.
Toutes les maisons du village étaient bâties à même la pierre, couleur sable, et celle du vieux Chaman ne faisait pas exception; sa demeure semblait plutôt petite, très simple, sans motif ni couleur. Pourtant, une fois à l’intérieur, c’était un tout nouveau spectacle qui se présentait aux yeux; les murs et le plafond étaient magnifiquement peints et sculptés de motifs compliqués. Les couleurs étaient vives et attrayante et donnait un étrange contraste au monde extérieur où tout était plutôt terne. Drakos remarqua même que le regard de Lylie semblait soudain reprendre vie sous l’effet de toutes ces couleurs.
Le vieux Chaman, assis au centre d’un cercle dessiné à même le sol, les jambes croisées, leva son regard vers ses visiteurs. Il inclina poliment la tête en direction de Horor, de Zevil, de Drakos et de Nalaya, pour ensuite poser ses petits yeux en amandes sur la jeune inconnue. Après un bref moment de silence, Lylie décida d’incliner sa tête, comme elle l’avait vu faire pour saluer les autres. Le Chaman la regarda alors avec plus de douceur.
-J’apprécie beaucoup tes manières, belle étrangère. Je suis heureux de pouvoir enfin t’accueillir.
Puis, de ce ton emprunt de mystères, il lui fit signe d’approcher, ce qu’elle fit sans hésiter.
-Tu dégage une force de cœur et de tête digne des plus grands de ce monde, souffla-t-il lorsque l’adolescente fut près de lui. En effet… je sens, en te voyant, que tu n’es définitivement pas une personne comme les autres. Dis-moi, quel est ton nom?
-Lylie. Je m’appelle Lylie.
Le vieux Chaman inspira profondément, comme s’il voulait sentir ce prénom, goûter sa douce sonorité. Puis, après un moment, il continua de la dévisager, marmonnant à l’occasion certaines formules incompréhensibles qui devaient venir d’un ancien langage. Ses petits yeux, tout plissés par la concentration, étaient si minuscules qu’ils semblaient fermés.
-Est-ce donc tout ce que vous voyez dans mon esprit? interrogea la jeune fille.
-Oh non. Je n’ai même pas commencé. Je ne fais qu’analyser ton Aura, et je dois avouer que sa puissance me surprend énormément.
À l’arrière, les quatre autres regardaient la scène sans rien dire ni bouger, comme de vulgaires statues de cire. Puis, d’un geste de la main du Chaman, ceux-ci sortirent de sa demeure, toujours sans un mot. Cela inquiéta aussitôt l’adolescente qui ne comprenait pas ce qui se passait.
-Vous n’avez pas à être aussi tendue et inquiète, Alyha-Jade, fit le vieillard lorsque la porte fût refermée derrière les visiteurs qui venaient de les laisser seuls. Votre destin ne regarde que vous; c’est la raison pour laquelle je leur ai fait signe de partir.
Surprise d’entendre le Chaman prononcer son vrai prénom et changer subitement sa façon de s’adresser à elle, Lylie recula légèrement, ses yeux verts grands ouverts.
-Que... Comment savez-vous qui je suis?
Sur ce, le vieux Chaman écarta les lèvres, dévoilant un sourire jaunît par le temps.
-Je le savais, c’est tout. À vrai dire, je savais que vous viendriez me voir un jour ou l’autre.
Puis, dévoilant une table du bout de l’index, il invita Lylie à y prendre place. Pourtant, voyant la difficulté qu’avait le vieillard à se remettre sur pied, celle-ci lui vint en aide et l’amena avec elle jusqu’à la table. Il la remercia, toujours en la vouvoyant, mais l’adolescente le pria de revenir à la formule de tutoiement. Elle n’avait pas envie que, par mégarde, quelqu’un d’autre ne sache sa véritable identité.
-Je vais maintenant m’infiltrer dans ton esprit. Lorsque mon esprit va entrer en contact avec le tien, n’essais surtout pas de résister, soit détendue; sinon cela risque de te causer bien plus de douleurs.
La jeune fille, ayant bien pris conscience des recommandations du Chaman, lui annonça qu’elle était prête. Presque aussitôt, un énorme frisson lui parcourut tout le corps et sa tête lui cognait, comme si un marteau en frappait les parois. Elle sentit ensuite une masse indescriptible entrer dans sa tête, comme si il y était aspiré par une force invisible; son premier réflexe fût de se tendre afin que tout cela cesse, oubliant les conseils du vieillard. Comme pour lui donner raison, cette tentative de fermeture sur elle-même lui arracha un cri de douleur qui se répercuta en écho dans chaque parcelle de son cerveau.
«Détends-toi, détends-toi» lui rappela la voix du vieillard qui caressait son esprit. «Je ne te veux aucun mal».
Malgré la douleur que lui causait cet exercice, Lylie parvint à retrouver ses moyens et à puiser dans sa force intérieure pour contrer ses réflexes. Résultat : la douleur se dissipa légèrement et devint ainsi un peu plus supportable. Puis soudain, l’étrange masse qui s’était infiltrée dans son esprit disparût et s’en alla d’où elle était venue. L’adolescente, quoique soulagée que tout cela soit maintenant terminé, ressentait encore certains maux de tête et se couvrit le front de la main gauche, comme pour les faire disparaître plus rapidement.
De son côté, le Chaman ne disait rien. Les yeux fermés, il se contenta de prendre la main libre de la jeune fille dans les siennes, ses lèvres remuant d’étranges formules qui s’envolaient en murmures. Surprise, Lylie enleva par réflexe sa main libre de sur son front brûlant et sentit petit à petit ses maux de tête s’affaiblir. De même, il lui sembla à ce moment-là que l’atmosphère de la demeure du vieux Chaman avait changée. C’était comme si elle y détectait une «énergie» nouvelle, une force emplissant l’air autour d’eux qui n’y était pas quelques instants plus tôt. Se concentrant de nouveau, l’adolescente comprit que cette «énergie» était en fait des esprits avec qui le Chaman tentait d’entrer en contact. La table se mit à trembler en leur présence qui se dessina peu à peu en plusieurs halos et rayons colorés juste au-dessus de celle-ci. Les paroles formulées par le vieil homme devinrent plus fortes, passant du murmure au cri. Intriguée par cet étrange spectacle, Lylie y assista en silence, les yeux grands ouverts afin de scanner ce qui se produisait autour d’elle. L’adolescente tentait aussi autant que possible de décortiquer ce que disait le Chaman en transe alors qu’il communiquait ainsi avec les esprits. Bien qu’elle n’y comprenait rien, cette langue ne lui semblait pas si étrangère. Même, elle avait l’impression de l’avoir déjà entendue quelque part, très loin dans sa mémoire.
Mais il n’y avait pas que ça. Partout s’emplissait, dans la demeure du vieux Chaman, un parfum qui lui était étrangement familier : un délicieux mélange d’arôme de fleurs (dont elle avait oubliée le nom) et de fraîcheur de rosée, rehaussé d’un léger soupçon de menthe et de miel. L’effet que produisit ce soudain parfum sur l’adolescente fût si fort que, comme elle se remémorait où elle avait bien pu sentir une telle flagrance auparavant, celle-ci sentit la tête lui tourner et s’effondra sur la table, endormie.
Lorsque l’adolescente reprit connaissance, celle-ci se retrouva, à sa grande surprise, étendue sur le sol, à l’intérieur d’un cercle protecteur. Intriguée, Lylie remarqua que les contours du cercle ne semblaient pas être faits de matière, mais d’énergie qui tour à tour devenait mauve puis transparente. Une odeur d’encens lui parvint aussi, et tous ses éléments magiques combinés eurent sur elle un effet bénéfiquement apaisant et régénérateur.
Étrangement, cela lui donna envie de danser.
-Ah, je vois que tu sembles aller mieux.
La jeune fille cessa alors de tournoyer et se retourna vers le Chaman. Cependant, quoiqu’elle s’était arrêtée, Lylie avait conservé la pose -le pied pointé, courbé vers le sol et suspendu en l’air-, ce qui lui donnait une allure à la fois infiniment gracieuse et légère.
-C’est vous qui avez fait cela? lui demanda-t-elle avant de terminer sa danse dans le cercle d’énergie. C’est merveilleux! Comme si le simple fait de me retrouver ici, dans ce cercle, avait renouvelé mes forces.
Le vieux Chaman admira silencieusement la belle étrangère, qui, à vrai dire, n’en était plus une et même n’en avait jamais vraiment été une. Avant même sa venue, il savait qui elle était, et que si elle existait, elle lui parviendrait tôt ou tard. L’Oracle avait dit vrai. L’Oracle avait toujours raison. Les esprits avaient parlées : le destin de cette jeune fille était loin d’être ordinaire et de tout repos, et le fait de l’avoir vue danser -légère comme le vent, libre et invincible dans les limites protectrices du cercle magique-, avait su pincé le cœur du vieillard. Autant il était heureux de la savoir heureuse, autant cela le rendait triste à l’idée de ce que la vie avait réservé à cette remarquable adolescente : belle comme une nymphe, légère comme une elfe, gracieuse comme une flamme, sans oublier cette force, cette détermination aussi dure que la terre. Définitivement, cette fille n’était pas comme les autres. Son destin non plus d’ailleurs.
D’un geste de la main, le Chaman fit disparaître le cercle magique et tendit une tisane à l’adolescente qui la refusa poliment.
-Je vous prie de m’excuser, mais je n’ai jamais aimé les tisanes.
Cependant, malgré ce refus, le vieil homme insista.
-C’est Zévil qui l’a concoctée. Il a dit que c’était pour ton bras.
À ce moment, Lylie examina son bras. Sous l’effet apaisant du cercle d’énergie, elle en avait oublié qu’il était cassé. Maintenant, la douleur semblait revenir peu à peu, ce qui la persuada d’accepter la tisane, à contre cœur. Le goût avait beau être plutôt amer, l’adolescente bu le remède en entier, grimaçant par moment, mais en entier, jusqu’à la dernière goutte. Après quoi le Chaman lui proposa un panier de viandes fraîches et de quelques maigres légumes que les femmes du village cultivaient tant bien que mal, ce dont la jeune fille profita pleinement; elle avait si faim! Puis, tout à coup, entre deux bouchées, une question traversa l’esprit de Lylie.
-Dîtes, combien de temps suis-je restée évanouie?
Tout l’après-midi avait défilé sur la ligne immuable du temps alors que l’adolescente avait perdu connaissance. Au dehors, il faisait déjà nuit, et les deux lunes régnaient sur la multitude d’étoiles peuplant le ciel. Un ciel découvert… C’était une chance que les nuages n’avaient pas encore entièrement atteint la région. Mais revenons à ces lunes, car il y avait bien deux lunes qui brillaient sur l’Aanor : l’une bleue et l’une blanche, tantôt se fuyant, tantôt se rapprochant pour ne former plus qu’une seule avant de se séparer à nouveau. Il arrivait aussi qu’elles disparaissent pendant plusieurs jours, et tous savaient bien qu’un jour, elles seraient entièrement cachées par les nuages de la magie noire de Shark. C’était inévitable.
Ce fût donc le paysage qui répondit à Lylie à la place du vieux Chaman. Il fût surpris de voir à quel point l’adolescente était fascinée devant ce rare ciel sans nuages, mais puisqu’elle avait longtemps été retenue prisonnière dans le château de Shark, il comprenait qu’elle n’avait pas dû voir un tel paysage depuis ce temps.
-C’est si beau… souffla-t-elle, émerveillée par la beauté lointaine des astres qui brillaient au-dessus d’eux, illuminant le ciel. Surtout, vous voyez les étoiles : elles sont si loin mais semblent pourtant si proches que, quand je les regarde, j’ai l’impression de m’envoler vers elles, et que si je tendrais ma main, je pourrais les toucher et les attraper. C’est magique, tout simplement magique.
Le vieil homme acquiesça. Il fut cependant quelque peu étonné d’entendre l’adolescente proférer de tels propos, mais il fallait bien se l’avouer; elle n’était pas comme les autres. Lylie aurait pourtant pu grandir comme n’importe qu’elle jeune fille, mais tôt ou tard, son destin l’aurait rattrapée.
-Dis-moi, Lylie : qu’est-ce que c’est pour toi, la magie?
L’adolescente fixait le ciel et sa garniture d’étoiles en silence. Qu’est-ce que c’était que la magie? À vrai dire, elle ne le savait pas vraiment. Elle pouvait savoir quand une chose était de la magie ou non, mais dire ce que c’était que la magie… C’était trop vaste, trop subtil pour en saisir le véritable sens.
-Je ne sais pas, fini par avouer Lylie. Je suis capable de reconnaître la magie, mais je suis incapable de l’exprimer en mots.
-Je vois, fit le Chaman. Tu as le même problème que la plupart des gens.
Sur ce, lui aussi leva les yeux vers le ciel, laissant les bruits subtils de la nuit parler à sa place.
-Et pour vous, qu’est-ce que c’est, la magie?
Le vieil homme se retourna alors vers Lylie. Il s’était attendu qu’elle poserait tôt ou tard une question de ce genre.
-Tout d’abord, la magie est en toute chose : c’est une énergie qui habite tous les objets et les êtres, sans exception. Cette énergie peut être stimulée et contrôlée, mais cela demande beaucoup de temps, d’effort et de patience. Par contre, cela n’empêche pas que certains reçoivent ce don à la naissance. Après tout, qu’elle différence y a-t-il entre le don de contrôler la voix, celui de contrôler les mots, et celui de contrôler la magie? La magie est partout, ainsi le sont aussi les mots, les couleurs et la musique. Seulement faut-il s’en apercevoir.
-Mais je la vois! s’exclama l’adolescente. Je ne savais seulement pas comment expliquer ce que c’était en mots.
-Alors retiens bien ce que je viens de te dire sur la magie. Cela pourrait t’être éventuellement très utile.
Sur ce, le vieux Chaman laissa échapper un bâillement, s’étira puis se leva. Il ne savait plus qu’elle heure il était exactement, mais il devait sûrement être temps pour lui de se reposer et de dormir un peu. Lylie, quant à elle, décida de rester encore un peu à regarder le ciel constellé d’étoiles, jugeant avoir déjà eu droit à sa part de sommeil. Mais au moment où le Chaman allait justement rentrer à l’intérieur, la jeune fille se retourna vers lui.
-Mais dîtes : allez-vous un jour m’apprendre à contrôler la magie?
Ses yeux verts le fixaient et, malgré la faible lueur nocturne de la lune et des autres astres, il remarqua que ceux-ci brillaient. Mais que voyait-elle? Peut-être avait-elle compris une partie de son destin, ou peut-être n’était-ce finalement que la vieille imagination du Chaman qui lui faisait voir ce qu’il désirait voir.
-On verra, finit-il par répondre. On verra.
***
Cela faisait maintenant trois mois. Oui, c’était bien trois mois, Finrod s’en souvenait très bien. Cela faisait trois mois que son maître était aux prises avec une affreuse colère. Son humeur était terriblement changeante, si bien que d’un moment à l’autre, il pouvait être tout à fait calme et impassible, mais il ne suffisait que d’une seule chose, que d’un seul nom pour réveiller toute sa frustration. Et par moment, cette dernière en était si forte qu’il en renversait tout par terre, et peu lui importait à cet instant ce que pouvait bien valoir l’objet qu’il brisait : miroirs, verres de cristal, vases de porcelaine, meubles antiques, sculptures en or, tout y passait. Il en déchirait même parfois les rideaux, se jetait sur les oreillers de soie et lançait tout ce qui pouvait se trouver sur son passage. Dans ces crises-là, Finrod savait bien qu’il était inutile de tenter de calmer son maître. Celui-ci était beaucoup trop puissant pour même oser penser se confronter à lui. Il fallait donc à chaque fois attendre que cela cesse, même si cela devait prendre des heures, voir même parfois des jours.
Aujourd’hui, cela faisait donc trois mois, ce que, auparavant, on aurait appelé près de deux cycles de lune. Par contre, comme on ne pouvait désormais plus voir les lunes à cause des épais nuages noirs qui couvraient le royaume, Finrod devait compter tous les jours, un par un, sans jamais en oublier un seul. C’était une tâche d’une grande importance, et Finrod n’y manquait jamais.
À cette heure, il ramassait justement tous les papiers qui juchaient sur son bureau et sur lesquels il avait fait tous ses calculs pour ensuite les apporter à son maître. Il ouvrit son tiroir et fit basculer un levier qui, à son tour, fit pivoter la bibliothèque derrière lui, suite à quoi Finrod gravit marche après marche. Marche après marche, puis après marche, jusqu’à ce que le couloir donne sur un cul-de-sac. Le levier… Mais où était le levier, déjà? Ah! Juste là, dissimulé à même la pierre, juste un peu plus haut. Et ce passage déboucha sur un couloir où s’alignaient plusieurs portes, dont une tout au fond, où Finrod s’arrêta.
Toc, toc.
-Qui ose venir déranger le maître de cette façon?
La porte resta fermée, et seule la voix, grave et sévère, osa se présenter à Finrod. Un garde, sans doute. Les gardes avaient tous ce genre de voix. Finrod en avait l’habitude.
-Le compte des jours, pour messire.
-Glisser-le sous la porte.
Sur ce, Finrod se pencha et fit glisser tant bien que mal les papiers tout griffonnés et chiffonnés qu’il tenait dans ses mains graisseuses sous la porte. Dès que le document eut dépassé de l’autre côté, il fût aussitôt saisit avec empressement. Cela satisfit Finrod au plus haut point : son travail était donc si important aux yeux du maître. Il s’en retourna donc fièrement à ses appartements. Dans son dos, derrière la porte qu’il venait de quitter, son amas de papiers fût aussitôt déchiré et jeté dans la gueule béante de la fenêtre, au bon usage du vent.
***
Cliquez sur l'image pour retourner au site principal!

Veuillez respecter mon copyright!!!