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La légende d'Alyha-Jade chap.1

 

Chapître 1: LES DERNIERS DYLANIMS
 
 
Bien que l’Aanor n’était désormais plus qu’un royaume d’ombres étendant son empire jusqu’à la plus extrême limite de l’horizon, il restait pourtant un endroit qui ne fut pas prisonnier sous le joug du maître Shark : c’était très loin, en un terrain difficile d’accès caché au creux des montagnes dressant la chaîne des Einshizues, autrement dit «les premières pierres». Shark avait dû, deux ans auparavant, renoncer à les franchir de peur que l’aventure n’épuise trop sa force magique. Et même si cet évènement avait permis la protection des peuples habitant les Einshizues, ceux-ci savaient pourtant que le guerrier jaloux nouvellement magicien et roi n’allait pas tarder à revenir un jour ou l’autre, plus puissant et redoutable encore, et que cette fois-là allait sonner le glas de leur existence paisible. 
 
Deux ans plus tard, donc, quelque part entre les monts Kaëliden, Sâchi et Renwyck, Medoro humait l’air frais du matin qui déferlait sans bruit des montagnes. Faisant ainsi, l’impérieux jaguar noir avait l’impression de visionner le trajet qu’avait fait la brise avant de parvenir à ses narines pour ensuite s’imprégner dans son esprit. Il revoyait chaque pierre frôlée, chaque herbe courbée ainsi que chaque être croisé au passage du vent, et les quelques résidus de celui-ci prévenaient Medoro de l’approche d’un intrus. Il n’y avait aucun moyen de savoir si c’était un ennemi potentiel ou non, mais la tribu des Dylanims ne pouvait pas se permettre de laisser planer le doute, ils risqueraient leur propre vie sinon. Ce fut donc pourquoi le jaguar s’approcha de Horor, son maître et le chef des Dylanims. Ce dernier senti aussi l’agitation de l’animal qui partagea ses informations par la seule force de la pensée. 
 
-Quelqu’un approche, murmura-t-il à l’intention de ses plus proches conseillers, Drakos et Zevil. 
 
-Mais qui cela peut-il bien être? demanda Drakos, sachant trop bien que pratiquement personne mis à part le roi Shark ne connaissait l’emplacement de leur société. Serait-ce un elfe? 
 
Au même moment, Demid, le cougar de Zevil, se mit à murmurer une sorte de miaulement tout en gardant les yeux fixés vers l’Est. 
 
-Je ne sais pas, fit savoir Zevil. La réaction de Demid m’intrigue beaucoup… Elle ne lui est pas habituelle… 
 
-Serait-ce un elfe? 
 
Dans l’embrassure de la porte donnant sur la terrasse, Nalaya, la femme de Horor, se tenait pour seul témoin de cette scène qui la laissait de glace. Depuis le règne de Shark, les elfes restants étaient soit des elfes noirs comme leur souverain, soit d’anciens Noldors qui ont changé de camp à la mort de leur roi. Mais ce qui lui faisait peur d’avantage, c’était le fait qu’après que Shark eut prit l’Aanor tout entier sous son pouvoir, les elfes étaient devenus ses guerriers. De guerriers redoutables auxquels les Dylanims ne pouvaient égaler. 
 
Non. Il ne fallait pas que ce soit un elfe. 
 
-Vous devriez partir en reconnaissance, question de s’assurer que notre peuple ne court aucun danger… 
 
Horor se retourna alors vers Nalaya. 
 
-Nous y irons, ma belle. Tu n’as pas à t’inquiéter. Medoro m’a fait comprendre qu’il ne sentait la présence que d’un seul elfe, ce qui est très rassurant : ces êtres-là n’ont pas l’habitude de quitter la sécurité de leur groupe. 
 
Il s’approcha ensuite d’elle et lui baisa le front. 
 
-Pour la chance, souffla-t-il simplement avant de retrouver Drakos et Zevil qui avaient déjà commencé à placer les montures sur leurs félins. Nalaya leur apporta des arcs et des carquois contenant une dizaine de flèches, au cas où. 
 
Lorsque les trois hommes furent prêts, leurs montures félines prirent la direction d’où semblait venir l’elfe, c'est-à-dire l’Est. Cependant, les félins devaient emprunter un chemin un peu plus en biais à cause du terrain accidenté et rocheux des montagnes, ce qui les fit dériver légèrement plus au Nord. Puis finalement, le groupe se retrouva dans une vallée où sommeillait une des rares jungles ayant survécues au règne de Shark. Pourtant, malgré le fait que cette dernière eut tenu le coup, on pouvait constater que la végétation n’était pas au meilleur de sa forme. Ce fut une fois au milieu de tous ces arbres et plantes que Demid se remit à miauler de plus bel et cette fois beaucoup plus fort qu’à l’habitude. 
 
-L’intrus ne doit plus être très loin, fit savoir Zevil. 
 
Les trois hommes décidèrent donc de se séparer pour sonder la jungle en profondeur, chacun de leur côté, déterminés à ne pas laisser l’intrus filer entre leurs doigts. Gonemer, le guépard de Drakos, sembla avoir perçu quelque chose au bout d’un moment. Le félin se mit alors à courir à toute vitesse à travers la végétation, entraînant son maître avec lui. 
 
-Woh! Ralentit, ralentit! s’écriait Drakos qui, de temps à autre, se trouvait dans l’obligation de se pencher afin d’éviter des branches ou tout autre obstacle se dressant sur la route de cette course folle qui prit finalement fin lorsque Gonemer se jeta sur l’inconnu en question qui n’eut seulement le temps de lancer ce mot : «Sveitha!». 
 
À ce seul cri de l’inconnu, Drakos eut pour réflexe de brandir son arc en sa direction. Mais, à sa grande surprise, le jeune homme remarqua que la personne qu’ils recherchaient ressemblait à tout sauf à ce à quoi il s’était attendu : c’était une belle adolescente aux longs cheveux mielleux et aux yeux d’un vert profond et brillant. Il avait souvent eu la chance de voir de belles jeunes filles, mais les femmes Dylanims étaient toutes brunes aux yeux tout aussi foncés. La jeune inconnue qui se trouvait devant lui à ce moment précis le laissait donc dans un certain état d’admiration et de surprise. 
 
-Que me voulez-vous? lui demanda alors l’adolescente qui le fixait de ses grands yeux verts. Êtes-vous un allier de Shark? Parce que si c’est le cas, je préfère que vous m’atteigniez en plein cœur avec la flèche que vous pointez dans ma direction… 
 
-Ce ne sera pas à envisager, fit alors savoir Drakos qui abaissa son arme. Shark est un de ceux que je classe parmi mes pires ennemis, donc si tu le fuis, tu n’as rien à craindre en ma présence. 
 
Un ange passa, détendant l’atmosphère. Au cou de la jeune fille, un collier disparût. Mais ça, personne ne s’en aperçut. 
 
-Au fait, reprit Drakos; Quel est ton nom? 
 
-Lylie, fit-elle. Je m’appelle Lylie. 
 
Sur ce, le jeune Dylanim lui tendit une main. 
 
-Moi, c’est Drakos. 
 
Au début, Lylie semblait craintive de déposer sa main dans celle du jeune homme, mais elle le fit tout de même. Elle ne savait pas pourquoi, mais cet étranger avait une façon de la regarder et un sourire sincère qui lui inspirait tout à coup confiance. Et au contact de cette main nouvelle dans la sienne, cette impression se confirma dans l’esprit de l’adolescente, dessinant un délicieux sourire sur ses lèvres.  
 
Mais au moment où Drakos allait l’attirer vers lui pour la soulever de terre, une douleur vint attaquer d’un coup le bras de Lylie, laissant échapper un cri plaintif qui s’envola en échos dans la jungle. 
 
-Mon bras, fit-elle. Je suis incapable de la bouger. Je crois qu’il est cassé. 
 
Le jeune Dylanim se pencha alors vers l’adolescente pour lui examiner le bras. Peu après, un sifflement s’évada de ses lèvres, et Gonemer vint rejoindre son maître.  
 
Aucun mot ne fut échangé entre eux. Un seul regard avait suffit, et Gonemer partit. 
 
-Où va-t-il? demanda Lylie, à la fois inquiète et intriguée devant cet étrange spectacle qui s’était offert à ses yeux.  
 
-Ne t’en fais pas : Il est seulement allé avertir les autres. J’aurais bien voulu t’aider, mais je ne suis pas encore très doué pour la préparation de remède. Zevil saura quoi faire. Il connaît toutes les plantes de l’Aanor ainsi que leurs moindres propriétés médicinales. Tu verras; il s’occupera très bien de ton bras. 
 
Le silence qui s’ensuivit rendit le jeune homme mal à l’aise. Il aurait voulu qu’elle parla, qu’elle dise quelque chose, n’est-ce qu’un mot, mais les lèvres de l’adolescente restaient inertes, et ses yeux verts fixaient le vide devant eux. Drakos se demanda alors ce qu’elle voyait, à quoi elle pensait. Qui était-elle? Ou plutôt; qu’était-elle?  
 
Après un moment de longue hésitation, Drakos se risqua enfin à s’étaler sur le sol couvert d’une maigre couche d’herbe, aux côtés de Lylie. Elle le regarda faire en silence, ne sachant pas trop quoi dire ni quoi faire pour combler ce vide intimidant qui les éloignait malgré leur proximité. C’était cela le plus effrayant ; ils étaient si loins et si proches à la fois qu’ils avaient peur de se perdre dans un moment d’inattention et de sombrer chacun leur tour dans l’oubli de l’autre. Et pourtant, il n’en était rien de tel. 
 
-Tu m’excuseras ma maladresse, intervint Drakos, mais j’aimerais savoir ce que tu fais ici, dans cette partie de la jungle. Personne autre que notre peuple n’y a frôlé le pied depuis deux ans, et… 
 
-Je connais ton inquiétude, coupa-t-elle aussitôt, mais sache seulement que si je te disais qui je suis, je serais de nouveau à la merci de Shark… 
 
Puis sur ce, une larme roula silencieusement sur sa joue. Que voyait-elle? À quoi pensait-elle? Drakos aurait tant aimé le découvrir afin de partager sa souffrance. Mais, impuissant, tout ce qu’il pouvait faire était de la prendre au creux de ses bras, cœur contre cœur. 
 
Un vague instant plus tard, le jeune Dylanim vit au loin son guépard arriver avec Horor et Zevil à sa suite. Il se leva aussitôt pour les accueillir.  
 
-Je l’ai trouvé, fit-il à l’intention de Horor. Elle cherchait à fuir Shark. 
 
-C’est ce que je croyait. Va-t-elle bien? 
 
-Elle a le bras cassé et semble légèrement affectée émotionnellement, répondit Drakos. Mais à part ça, je crois que ça va. 
 
Tous trois s’approchèrent ainsi de la jeune inconnue, la regardant en silence. Zevil se pencha alors pour lui examiner le bras, tout comme Drakos avait fait quelques minutes plus tôt. Constatant qu’il était bel et bien cassé, l’herboriste se retourna vers son couguar, Demid, et lui souffla à l’oreille le nom des plantes dont il avait de besoin. Le félin partit peu après. 
 
-Vous affectionnez beaucoup les relations entre les humains et les félins, n’est-ce pas? fit remarquer Lylie. 
 
-En effet, approuva Horor. Nous, les Dylanims, croyons que tous les habitants de la nature doivent cohabiter en harmonie. Mais dit-nous : qui es-tu? 
 
-Mon nom est Lylie. J’ai réussi par un heureux miracle à m’évader du sous-sol du palais où Shark enferme les jeunes rebelles qui ne se conforment pas à sa façon de penser. J’ai survécu à la torture, je me suis enfuit, je suis ici. C’est tout ce que vous devez savoir sur moi. 
 
-Très bien, fit le chef des Dylanims. Par contre, je ne peux courir le risque de t’amener à notre communauté sans prendre certaines précautions… Les temps sont durs, aussi faudra-t-il sonder ta conscience pour nous assurer que tu ne te joues pas de nous et que tes liens avec Shark ne nous mettent pas en danger. Nous avons seulement besoin de vérifier tes intentions.  
 
L’adolescente approuva d’un signe de tête. 
 
-Je le ferai, lui fit savoir Lylie en lui jetant son regard le plus sombre.  
 
-Très bien, fit le chef des Dylanims. C’est ce que je croyais… 
Puis il se retourna vers Drakos et l’amena légèrement à l’écart afin que la jeune inconnue ne puisse pas l’entendre. 
 
-Est-ce moi, murmura Horor, ou bien cette fille me dit quelque chose? 
 
Le jeune homme répondit en hochant les épaules. Pendant ce temps, Lylie les regardait faire, et lorsqu’elle les vit tous deux se retourner vers elle, l’adolescente eut soudainement peur qu’ils ne veuillent connaître à tout prix ce secret qu’elle se devait de ne pas révéler… 
 
-T’en fait pas, fit Zevil qui était resté auprès d’elle. Il est toujours comme ça avec les étrangers. Mais tu verras; une fois qu’il te connaîtra mieux, il va retrouver son tempérament normal. Et dis-moi…Comment t’es-tu cassé le bras? 
 
-Le félin de Drakos s’est jeté sur moi. 
 
Sur ce, l’herboriste se retourna en riant vers son compagnon en question. 
 
-Vraiment Drakos, tu aurais pu être un peu plus galant avec elle, au moins…Tu parles d’une façon de traiter une femme : lui sauter dessus avec Gonemer! Alors là, non, je ne suis vraiment pas fier de toi… 
 
-Ha, ha, ha, très drôle! s’enquit de répondre Drakos. Essais donc de contrôler un guépard une fois dans son élan et après ça on en reparlera! 
 
Au même moment, Demid revint, apportant dans sa gueule les plantes demandées. Zévil prit alors les plantes qu’il réduit en bouillie, puis appliqua l’étrange mixture obtenue sur le bras endommagé de Lylie. Une fois cela terminé, l’herboriste enleva sa chemise, l’enroula autour du bras cassé de la jeune rescapée, puis vint faire un nœud au cou de celle-ci afin de soutenir son bras. 
 
-Et voilà! fit-il. Grâce à moi, tu pourras retrouver l’usage de ton bras dans une semaine ou deux, gros maximum. Mais encore là, il faudra que tu y fasses très attention si tu ne veux pas que son état empire. Aussi, une fois rendus au village, je te ferai boire un remède qui accélérera le processus de guérison. 
 
Zévil l’aida alors à se relever, aidé de Drakos. De son côté, Horor siffla, et Médoro vint retrouver son maître. 
 
-Nous devrions partir, fit-il remarquer aux trois autres.  
 
-Et moi? demanda Lylie. Qu’est-ce que je fais maintenant? 
 
-Tu viens sur mon guépard, lança Drakos qui siffla à son tour pour faire venir Gonemer. Après tout, il a une dette envers toi, c’est donc la moindre des choses… 
 
Il l’invita alors à prendre place sur sa monture, juste derrière lui. Au même moment, le félin d’Horor partit à grande course, suivit de celui de Zévil. 
 
-Accroche-toi bien, lui conseilla Drakos qui sentit presque aussitôt le bras libre de Lylie s’enrouler autour de sa taille. Ce geste le fit sourire. Puis Gonemer partit rejoindre les deux autres courrant devant eux, ramenant soudain le jeune Dylanim à la réalité. 
 
Le paysage défilait autour d’eux à une vitesse folle, donnant l’impression aux deux adolescents qu’ils étaient dorénavant invincibles, immortels. Ce nouveau sentiment de puissance enivrait la totalité de leur esprit, si bien qu’ils en venaient à croire qu’il n’y avait plus qu’eux, que cet instant, et qu’il se devait de durer une éternité. Pour Lylie, c’était ça la liberté. On la lui avait volée dès sa plus tendre enfance, et aujourd’hui, enfin, elle la retrouvait. Tout : ce moment, le fait de se retrouver contre un séduisant inconnu, loin de Shark et de ses souffrances passées…Tout cela lui semblait tout à coup à la fois si magique et si précieux. Pour mieux profiter de ce moment qui tirait à sa fin, la jeune elfe se pressa d’avantage contre le jeune Dylanim et posa sa tête contre l’épaule de celui-ci. Elle pouvait à présent humer le parfum qui émanait de son corps, frôler de la joue la terminaison de ses cheveux d’un brun extrêmement foncé…Et s’il n’y avait pas eu les secousses répétitive du guépard en mouvement, elle se serait sûrement endormie ainsi, la tête dans le creux de l’épaule de l’adolescent, bercée par son odeur. Drakos le sentit, et une vague de bien-être l’enveloppa à cette seule pensée. Par contre, il commençait à se demander s’il ne prenait pas tout à coup ses rêves pour des réalités…Mais une chose était sure : Il ne voulait plus la quitter. 
 
Mais c’était impossible. Et il le savait. 
 
*** 
 
Nalaya exposait des vêtements à sécher sur des cordes avec d’autres femmes du village. Évidemment, elle ne leurs avait rien dit au sujet de la vision de Medoro concernant l’arrivée d’un elfe. La première femme des Dylanims n’osait pas déranger l’atmosphère enjouée qui régnait en une de ces rares journées ensoleillées. Pour la première fois depuis de nombreux jours, les gens étaient heureux : les enfants jouaient dans les sentiers du village, les jeunes adultes parlaient entre eux, riaient…On aurait presque dit le temps d’avant. Le temps où Shark ne faisait pas encore partie de leurs soucis. 
 
Puis, au loin, un écho provenant des montagnes attira son attention. Un bref moment plus tard, un nuage de poussière apparu d’où Nalaya vit Horor, Drakos et Zévil revenir avec leur monture. Mais lorsque les félins se rapprochèrent, elle vit qu’une quatrième personne les accompagnait. Intriguée, elle accourue les rejoindre, et une fois à la hauteur d’Horor, elle se jeta dans ses bras. 
 
-Alors, ce n’est pas une elfe? murmura-t-elle pour ne pas se faire entendre de l’intruse. 
 
-C’est ce que nous allons voir… Elle a acceptée de laisser le Chaman intégrer son esprit pour l’analyser. Nous prendrons une décision alors. Et de plus, elle est blessée. 
 
-Il faudra lui dire d’être prudent. Avec ses longs cheveux couleur de miel et sa peau pâle, je ne serais pas étonnée qu’elle soit de sang elfique. N’oublie pas, Horor, que les elfes ont une aisance naturelle pour la magie... 
 
-Je le sais, Nalaya. Mais si ce qu’elle dit est vrai, elle serait une des rares rebelles restant chez les elfes. Par contre, ce que j’aime moins, c’est que son récit est assez bref. Je veux seulement m’assurer qu’elle ne nous cache pas quelque chose. 
 
-Très bien.  
 
Puis, achevant ainsi la conversation, Nalaya porta son attention sur la jeune inconnue. Elle regarda longuement ses longs cheveux battre au vent comme des drapeaux emmêlés, frôlant les épaules de Drakos au passage de temps à autre. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n’aimait pas cette fille. Elle n’aimait pas la pâleur de ses cheveux, la grâce se reflétant dans chacun de ses mouvements, la blancheur mélancolique de sa peau… Bref, elle ne la connaissait pas que déjà elle savait qu’elle la détestait. Son cœur en devenait vert rien qu’à la voir. Non pas d’un vert pur et chatoyant comme les yeux de la belle inconnue qui venait d’arriver, mais vert cramoisi, pourri. Un vert jalousie. 
 
 
 
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Modifié en dernier lieu le 23.12.2007